L’accident créé par la matière

Mon travail se définirait, dans un sens large, dans une recherche des possibilités des matériaux de
la peinture.
Je considère l’accident créé par la matière, de la peinture et de ses différents composant, comme
un terrain aventureux d’expérimentation et un paysage à part entière.

Je cherche à continuer une certaine histoire de la peinture qui n’a cesser de se ré-inventer par ses
propres outils.
De la peinture sur bois à l’oeuf nous sommes passé à la peinture sur toile, il a donc fallut inventer
la toile et le châssis, puis la peinture à l’huile, les glacis, la glycérophtalique puis l’acrylique, la
camera obscur pour projeter les dessins de la nature puis la photo, la vidéo-projection puis
l’impression, tout un tas de nouveaux matériaux et supports qui ont engendrés des gestes et des
concepts évoluant avec leurs époques.
C’est au vu de cette tradition que mon travail s’encre dans une histoire polymorphe de la peinture.
Tout en employant des matériaux et gestes traditionnels, de part mon éducation classique de la
peinture à l’huile, je cherche depuis quelques années à confronter et ré-adapter ces techniques
aux matériaux et concepts contemporains de l’Art. Tentant de remettre en question aussi bien la
forme, le geste que le support mais également le système de monstration du tableau du mur au sol
ou encore en volume.
Ma peinture est animée par le désir de piéger le regardeur.
Plaisir de voir le regardeur se regarder, se mirer, s’admirer, se piéger dans la surface
réfléchissante de ses tableaux. L’incitant ainsi à observer d’un peu plus près ce qui s’offre à ses
yeux, une peinture.
Ce n’est donc pas sans hasard que j’ai choisi comme matériau de prédilection, le miroir ou la
surface peinte ultra vernis – imitation d’un miroir – faisant écho à certaines des grandes figures de
la peinture (entre autres Van Eyck, Velasquez, Pistoletto et Richter).
Comment incarner en peinture ce postulat initial ?
Mon travail repose sur un jeu entre le geste, le fond et la forme afin d’en troubler la distinction.
Chaque geste fonctionne comme un leurre.

L’accident créé par la matière

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