Cette série de peintures apparaît comme charnière dans l’ensemble de mon travail.
Elles semblent être à la croisée de différents travaux, et synthétiser une bonne partie de mes recherches. On y retrouve quelque chose qui est apparu avec les “ciels” sur miroir puis sur plexiglas. Une image référante à une histoire du paysage qui se fond et devient abstraite par le travail du support et des matériaux. De part la technique, de vernis et peinture sur bois, elles viennent également à la suite de la série “écrans”.
En travaillant l’été dernier sur un vaste projet j’ai observé et manipulé des plaques de marbre. La matière et le dessin des veines qui composent ces surfaces évoquent de véritables morceaux de territoires laissant une impression vague de paysage où tout repère est absent. de retour à l’atelier je me suis mis à les copier, d’après le souvenir que j’en avais. Puis au fur et à mesure de ces expériences je me suis amusé à les pousser dans la peinture, à les détourner de leur évocation première.
Contrairement au travail des tatouages, la récupération et l’utilisation des images de “cowboys” à été plutôt hasardeuse et instinctive. Ces images, laissées pour perdues pendant plusieurs années dans un coin de l’atelier, sont réapparues de façon accidentelle lors d’une session de rangement frénétique, et se sont imposées avec évidence face aux fonds préparés, évoqués précédemment.
Les images sont issues de timbres commémoratifs des pionniers Européens découvrant les déserts des Etats-Unis. Plaquées sur leurs fonds, elles semblent flotter sur des paysages abstrait, elles ne vont nul part. Sorties de leur contexte et de toute référence, la série prend sens à mes yeux dans le souvenir évocateur et universel du “cowboy”. Je pense alors au petit garçon qui jouait aux cowboys et qui porte encore aujourd’hui les stigmates de ces “états” avec ses bottes en cuir et la musique qui anime l’atelier.